D’Istanbul à Orly
En 2010, la frontière terrestre turco-grecque est officiellement devenue la plus poreuse de l’espace Schengen. Face à l’ampleur de la crise humanitaire, Frontex, l’agence de l’Union Européenne pour la protection des frontières extérieures, déclenche à l’automne sa première opération. Le principal point de passage, au Nord, est placé sous haute surveillance.
Migrants économiques ou exilés politiques, en famille ou seuls, ces hommes et ces femmes rêvent de rejoindre l’Europe de l’ouest.
Certains ont payés le voyage d’avance, dans la monnaie locale de leur pays d’origine, pour un service « final destination » et attendent les instructions de leur passeur. Les autres sont arrivés à Istanbul avec un visa touristique et négocient les étapes du voyage au fur et à mesure. L’arrivée à Athènes, première capitale européenne sur la route de l’exil, est souvent un choc. Près d’un demi-million de clandestins y vivraient et les rues du centre-ville, entre les places Omonia et Victoria, abritent toutes sortes de trafics. En Grèce, moins d’un pour cent des demandes d’asile sont acceptées.